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24 décembre 2006 7 24 /12 /décembre /2006 19:20

La France et tout l’occident parle désormais avec Kadhafi qui est devenu fréquentable.

Je suis scandalisé.

Nous avons reçu des enfants libyens pour les soigner. Très bien. Mais nous ne devrions pas parler aux dirigeants de ce pays.

La condamnation à mort des « Six » de Libye

Lâcheté d’Etat

Cinq infirmières bulgares et un médecin palestinien ont été une deuxième fois condamnés à mort à Tripoli pour avoir contaminé des enfants avec le VIH. L’innocence des six accusés a pourtant été amplement démontrée par des études scientifiques et par l’antériorité des faits à leur arrivée en Libye. Le monde est indigné.

INDIGNÉ, CHOQUÉ, SCANDALISÉ, les réactions sont unanimes, de Sylvie Vartan (originaire de Bulgarie) à Philippe Douste-Blazy, ministre français des Affaires étrangères, qui avait rendu visite aux accusés en janvier dernier, en passant par la secrétaire d’Etat des Etats-Unis, Condoleezza Rice : le verdict ne peut avoir été décidé que par une justice aux ordres, qui n’a d’ailleurs pas pris en compte les témoignages innocentant ces six malheureux soignants, emprisonnés depuis sept ans, et qui ont été torturés jusqu’à ce qu’ils passent aux aveux avant de se rétracter. Ils ont vécu un calvaire interminable et les pressions venues du monde entier n’ont pas réussi à les faire libérer.

Pour eux, on ne peut rien demander d’autre que la libération immédiate. Leurs avocats ont fait appel de la décision qui sera examinée par la Cour d’appel libyenne. Mais on n’a pas de raison d’en attendre plus de clémence : si l’intention cachée du dictateur local, Mouammar Kadhafi, était de trouver une issue qui ne ferait pas de lui un monstre, le colonel n’aurait pas laissé se multiplier des précédents peu propices à un acquittement final.

Le contexte politique. Il n’existe pas d’autre moyen, pour sauver les six accusés, d’exercer sur le gouvernement libyen et sa justice des pressions quotidiennes. On peut toujours craindre en effet que les Occidentaux s’accommodent d’une décision inique parce qu’ils participent depuis quelques années à un processus qui a fait sortir la Libye de la catégorie des « Etats voyous ». Les Etats-Unis, notamment, ont passé avec Tripoli un accord en vertu duquel la Libye a renoncé à l’arme nucléaire, et le lourd contentieux créé par l’attentat de 1989 contre un avion de la PanAm a été réglé par une indemnisation des familles des victimes américaines. Les Etats-Unis, qui ont obtenu avec Kadhafi un de leurs rares succès diplomatiques depuis que George Bush est à la Maison-Blanche, ne souhaitent pas que les relations américano-libyennes se détériorent de nouveau, d’autant que l’Etat libyen a pu reprendre ses livraisons de pétrole vers l’Europe et l’Amérique. On peut craindre, en outre, que le sort de cinq infirmières bulgares et d’un médecin palestinien ne pèse pas suffisamment dans les calculs diplomatiques des grandes chancelleries occidentales.

DANS L'ENTETEMENT DE KADHAFI, UN CYNISME IGNOBLE

Il demeure qu’une exécution des condamnés serait intolérable pour le monde entier. Le gouvernement bulgare, qui a réagi au verdict en rappelant que les infirmières et le médecin ont été innocentés, ne dispose d’aucun moyen de pression sur Kadhafi. C’est pourquoi nous devons réagir comme si les six soignants étaient français ; et les Etats-Unis devraient nous imiter.

Le gouvernement français s’était employé à trouver une solution en faisant soigner en Europe les quelque quatre cents enfants libyens contaminés par le VIH, dont plus de cinquante sont morts. Les familles des victimes, qui ont chanté et dansé à l’énoncé du verdict, semblent convaincues par une propagande tenace que les condamnés sont bel et bien coupables ; elles exigent en outre le versement d’indemnités colossales : quinze millions de dollars par enfant contaminé ou décédé.

Comme le disent fort bien les avocats, le procès devrait être délocalisé : ils n’espèrent plus rien de la justice libyenne et singulièrement de la Cour suprême.

Kadhafi embarrassé ? Le déni de justice, la violence du verdict, l’ignorance de la réalité des faits (l’absence totale d’hygiène des hôpitaux libyens) dans laquelle est maintenue l’opinion libyenne sont les effets d’une incroyable hypocrisie collective et de la lâcheté d’Etat. Il n’est pas impossible que le colonel Kadhafi, qui a laissé se répandre des accusations faciles contre des soignants étrangers choisis délibérément comme boucs émissaires, n’ait pas su ensuite renverser la vapeur. La thèse officielle étant la contamination délibérée des enfants, il devenait chaque jour plus difficile, pour les autorités libyennes, de reconnaître à la fois qu’elles ont sciemment menti et que leur système de soins est délétère.

Dans cette affaire particulièrement pénible, l’élément politique est donc le plus important : si le colonel Kadhafi est disposé à se rapprocher des Européens et des Américains, il craint qu’un scandale produit par des aveux officiels ne mine ou n’emporte son régime. Il a pourtant démontré que son emprise sur la Libye ne s’est jamais affaiblie depuis 37 ans, et sa longévité politique va bientôt concurrencer celle de Fidel Castro. Et il n’y a certainement pas beaucoup d’honneur, chez un homme qui n’encourt pas le jugement des urnes et peut se maintenir au pouvoir indéfiniment, à jeter en pâture à un peuple infantilisé la vie de six innocents. On verra même dans son entêtement l’expression d’un cynisme ignoble : pour sauver la réputation d’un régime pourtant infâme ou la face d’un seul homme, des juges ont accepté de trahir leur serment et d’envoyer à la mort une demi-douzaine de personnes dont la seule erreur aura été d’avoir voulu soigner des Libyens malades.

> RICHARD LISCIA

Le Quotidien du Médecin du : 21/12/2006

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29 novembre 2006 3 29 /11 /novembre /2006 21:33
Les chiffres de l'épidémie de sida en France sont stables depuis 2003
LE MONDE | 28.11.06 | 15h08  •  Mis à jour le 28.11.06 | 15h08







En 2005, en France, 6 700 personnes ont découvert leur séropositivité pour le virus du sida, selon les données collectées par l'Institut de veille sanitaire (InVS) et publiées lundi 27 novembre dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire. Ce chiffre est stable depuis 2003. Une fois sur quatre, la contamination par le VIH date de moins de six mois. La transmission est due, dans 51 % des cas, aux rapports hétérosexuels, dans 27 % des cas aux rapports homosexuels, dans 2 % des cas à l'usage de drogues injectables. Le mode de contamination est inconnu pour les 20 % restants.

 

Une des caractéristiques des données 2005 est la masculinisation de l'épidémie. De 58 % en 2003, la proportion d'hommes séropositifs est passée à 59 % en 2004 et à 62 % en 2005. "Cette masculinisation est principalement liée à l'augmentation de la proportion d'hommes contaminés par rapports homosexuels (de 21 % en 2003 à 27 % en 2005)", écrivent les chercheurs de l'InVS.

En 2005, les homosexuels ont représenté 43 % des séropositivités identifiées chez des hommes, une proportion qui n'a cessé de s'accroître depuis 2003. Quarante pour cent des découvertes de séropositivité, en 2005, ont concerné des personnes de nationalité étrangère. Dans la moitié des cas, il s'agissait de personnes originaires d'Afrique subsaharienne.

FEMMES D'AFRIQUE SUBSAHARIENNE

Au sein de cette population, on note une forte prédominance féminine : 58 % des femmes identifiées comme séropositives en 2005 étaient étrangères, contre 29 % pour les hommes. "Rapporté à la population vivant en France, le nombre de découvertes de séropositivité en 2005 chez les femmes d'Afrique subsaharienne est presque deux fois plus élevé que chez les hommes africains (respectivement 452 pour 100 000 versus 263). Cette différence s'explique sans doute en partie par des pratiques de dépistage différentes", remarque l'InVS.

La proportion de contaminations récentes est plus faible chez les personnes originaires d'Afrique subsaharienne que chez les Français. L'étude des sous-types de VIH "est en faveur d'une augmentation des contaminations en France" pour les personnes originaires d'Afrique subsaharienne, note l'InVS. L'institut voit un élément encourageant dans l'augmentation de la précocité du diagnostic de séropositivité quelle que soit la nationalité.

La part des diagnostics de séropositivité à un stade asymptomatique est de 53 % et celle au stade encore plus précoce de primo-infection est de 9 %, contre 12 % et 16 % respectivement pour les découvertes au stade des manifestations cliniques et au stade du sida. La moitié (48 %) des personnes pour lesquelles un diagnostic de sida a été posé en 2005 ignoraient leur séropositivité.

Les données 2005 confirment l'importance de l'épidémie dans les départements français d'Amérique et en Ile-de-France. La Guyane connaît le taux le plus élevé, avec 891 diagnostics par million d'habitants, suivie par Paris (336 découvertes par million d'habitants), la Seine-Saint-Denis (226), la Guadeloupe, la Martinique, le Val-de-Marne, le Val-d'Oise et l'Essonne.

Paul Benkimoun
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27 novembre 2006 1 27 /11 /novembre /2006 20:27
Le pape demande d'éviter les discriminations envers les malades du sida
AFP 26.11.06 | 12h44



Le pape Benoît XVI a demandé dimanche d'"éviter les discriminations" envers les malades du sida et a exhorté à davantage de "responsabilité" dans le traitement de cette maladie, à l'issue de la prière dominicale de l'Angélus au Vatican.

 

"Le 1er décembre aura lieu la Journée mondiale contre le sida. Je souhaite vivement" que cela soit l'occasion d'un "engagement à éviter toutes les discriminations envers ceux qui ont été touchés", a déclaré le pape, appelant aussi à "une responsabilité majeure" dans la lutte contre cette maladie.

Benoît XVI a également "encouragé les multiples initiatives que l'Eglise prend dans ce domaine".

Il y a cinq jours, le "ministère de la santé" du Vatican a transmis à la Congrégation pour la doctrine de la foi, les gardiens de la doctrine de l'Eglise catholique, un projet de document sur l'usage des préservatifs commandé par le pape Benoît XVI.

Le Vatican est opposé à toute forme de contraception autre que l'abstinence (totale ou temporaire) et réprouve l'usage du préservatif, même pour des motifs prophylactiques.

Cependant, certains prélats plaident pour en admettre l'usage dans des circonstances bien particulières et très limitées, par exemple lorsqu'un des époux légitimes a été contaminé par le virus VIH au cours d'une transfusion sanguine.

La Congrégation pour la doctrine de la foi doit maintenant donner son avis, mais c'est le pape qui décidera en dernière instance si l'interdiction absolue de l'usage du préservatif que prône actuellement l'Eglise catholique doit être maintenue ou infléchie.

 

Benoît XVI a exhorté à plus de responsabilité dans le traitement du Sida

1er décembre: Journée Mondiale contre le SIDA

Le pape Benoît XVI a rappelé que le 1er décembre prochain aura lieu la Journée Mondiale contre le SIDA. Le saint Père a demandé d'"éviter les discriminations" envers les malades qui sont frappés par le sida et a exhorté à davantage de "responsabilité" dans le traitement de cette maladie.

Benoît XVI a également "encouragé les multiples initiatives que l'Eglise prend dans ce domaine".
"Alors que j'invoque sur les malades et sur leurs familles le réconfort du Seigneur, j'encourage les multiples initiatives que l'Église soutient dans ce domaine." a conclu le pape.

Il y a cinq jours, le "ministère de la santé" du Vatican a transmis à la Congrégation pour la doctrine de la foi, les gardiens de la doctrine de l'Eglise catholique, un projet de document sur l'usage des préservatifs commandé par le pape Benoît XVI.

Certains prélats plaident pour en admettre l'usage dans des circonstances bien particulières et très limitées, par exemple lorsqu'un des époux légitimes a été contaminé par le virus VIH au cours d'une transfusion sanguine.

La Congrégation pour la doctrine de la foi doit maintenant donner son avis, mais c'est le pape Benoît XVI qui décidera en dernière instance si l'interdiction absolue de l'usage du préservatif que prône actuellement l'Eglise catholique doit être maintenue ou infléchie.


« Accueillir les malades, s’identifier avec eux, seront les deux piliers de la guérison des malades et de la lutte contre les maladies infectieuses » : le XXIe Congrès du Conseil Pontifical pour les Opérateurs Sanitaires

Le 23 novembre a commencé, au Vatican, le XXIe Congrès du Conseil Pontifical pour la pastorale de la santé. Cette année les participants se sont réunis pour discuter sur « Les aspects pastoraux du traitement des maladies infectieuses ».

Le discours d’ouverture a été prononcé par le Président du Conseil Pontifical pour les Opérateurs médicaux, le Cardinal Lozano Barragan, qui a tout de suite rappelé l’importance de l’assistance médicale mais aussi de l’accompagnement spirituel et pastoral des personnes atteintes par tout type de maladies infectieuses, quelque soit la gravité de leur infection.

« L’objectif de cette Conférence est de trouver une nouvelle lumière dans l’Evangile et d’améliorer ainsi l’action de l’Eglise » a dit le Cardinal Barragan.

« Accueillir les malades, s’identifier à eux, seront les deux piliers de la guérison des malades et de la lutte contre les maladies infectieuses. Ainsi la solidarité chrétienne sera l’âme des opérateurs médicaux et de tous ceux qui s’engagent dans l’accomplissement du commandement évangélique : Curate infirmos » a conclu le Cardinal Barragan.

Parmi les interventions de la première journée d’hier, le Pr. Ponchon, professeur d’Histoire de la médecine à l’Université de Salamanque, en Espagne, retracé l’histoire du traitement des maladies infectieuses qui constituent depuis toujours la première cause de mortalité. Le Dc Petrosillo, Directeur du Département national de l’Institut des maladies infectieuses de l’hôpital Spallanzani de Rome, a dressé un panorama des maladies émergentes et réapparaissant, qui causent entre un et quatre morts par jour dans le monde, à 80% pour le SIDA, la tbc, la malaria, et la diarrhée.

Au sujet du rapport entre les activités de l’Eglise catholique et les maladies infectieuses, Son Exc. Mgr José Luis Redrado Marchite, Secrétaire du Conseil Pontifical pour la pastorale de la santé, a rappelé que « pour les maladies infectieuses l’Eglise a toujours été à l’avant-garde. Il suffit de voir le nombre de saints qui ont exercé des œuvres de charité envers les contaminés et qui sont morts en les assistants ». (Fides - AP)

Sources: www.vatican.va - E.S.M.

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 26.11.2006 - BENOÎT XVI

         
 

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24 novembre 2006 5 24 /11 /novembre /2006 19:53
Le Conseil national du sida propose de généraliser la proposition de dépistages en région parisienne, PACA et dans les DOM

AP | 23.11.06 | 19:36
http://www.cns.sante.fr/htm/avis/depistage/16_11_06/fr_1_b.htm

PARIS (AP) -- Le Conseil national du sida (CNS) a préconisé jeudi de généraliser la proposition de tests de dépistage dans les régions où le VIH est plus fréquent qu'ailleurs, à savoir l'Ile-de-France, la région PACA (Provence-Alpes-Côte d'Azur) et les départements d'Outre-mer, notamment en Guyane et en Guadeloupe.
"La stratégie actuelle qui vise à proposer le test en fonction des comportements à risques" a montré "ses limites", considère le CNS en souhaitant que soit dorénavant pris "en compte le niveau de prévalence de la région".
Dans les régions où la prévalence dépasse un seuil donné, "un test devrait systématiquement être proposé aux patients lors d'une consultation médicale, en ville ou à l'hôpital, et plus particulièrement aux urgences".
Le CNS propose que les médecins saisissent certaines occasions pour proposer un test à leur patient(e): demande de contraception, grossesse (pour la mère et le père), rupture conjugale, autre changement dans la vie sexuelle, interruption volontaire de grossesse.
Le rapport observe également que le "counseling" constitue parfois un "frein au dépistage". Actuellement, avant de proposer un test, le médecin doit s'entretenir avec le patient pour savoir ce qui l'a poussé à demander un dépistage, pour évaluer sa connaissance des modes de transmission du VIH et sa perception du risque.
Or "dans la majorité des cas, le caractère intrusif du counseling dans la vie privée du patient, notamment dans sa vie sexuelle, pose problème au médecin non-spécialiste qui aborde difficilement cette question avec un patient dont il peut être le médecin de famille", selon le CNS.
Le Conseil national du sida propose d'assouplir l'obligation de counseling pré-test pour ne la maintenir que dans certains cas: "lors d'une demande d'un test de dépistage par le patient, à la suite d'une prise de risque, devant des signes d'IST (infection sexuellement transmissible); dans les structures dédiées au dépistage comme les CDAG (consultations de dépistage anonyme et gratuit) et les CIDDIST (centres d'information, de dépistage et de diagnostic des infections sexuellement transmissibles)".
Le CNS rappelle que "le nombre de personnes infectées et qui ne connaîtraient pas leur infection par le VIH est élevé, estimé aux alentours de 40.000".
Le Conseil national du sida est une "autorité morale indépendante" qui conseille le gouvernement dans des avis qui tentent de concilier "le respect des libertés individuelles et les impératifs de santé publique". AP

 

 

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4 septembre 2006 1 04 /09 /septembre /2006 23:34

Ce texte est tout à fait détestable et montre bien le sectarisme et l'intolérance de ACTUP : aveublement de l'extrémisme militant, et pourtant on leur pardonne (du moins à ceux qui se sentent victimes)

Place Jean-Paul II

Delanoë célèbre un assassin !
publié le 3 septembre 2006
 
Aujourd’hui vers 15 heures, plusieurs militantEs d’Act Up-Paris et de nombreux autres groupes (comme les Panthères roses ou Vamos) ont perturbé l’inauguration du parvis Jean-Paul II par Bertrand Delanoë. L’objectif était d’interpeller le maire de Paris sur cette décision, et de contester l’honneur rendu à un homme que l’histoire retiendra comme l’un des pires complices du sida et de la stigmatisation des LGBT par son homophobie, ses positions rétrogrades sur les femmes et sa condamnation sans appel du préservatif.

À midi, un collectif d’associations et d’organisations (Act-Up Paris, AN NOU ALLE, ARDHIS, la Brigade Activiste des Clowns, DEGEL, le collectif IDAHO, Laïcité Ecologie Association, Les Mauves, Les Panthère Roses, Les Putes, Les Soeurs de la Perpétuelle Indulgence - Couvent de Paname, Les Verts) avait appelé à un rassemblement qui a rapidement été repoussé jusqu’à la place du Chatelêt pour empêcher les manifestants d’exprimer leur désaccord vis-à-vis du choix du maire de Paris. À proximité du parvis, notre banderole et 300 préservatifs nous ont été confisqués. Plus tard, pendant l’inauguration plus de 80 militantEs et éluEs ont été arrêtéEs par la police.

Au cours de ces deux événements, les forces de l’ordre ont cherché à empêcher toute forme de contestation. Nous exigeons la libération immédiate des personnes qui restent encore en détention et des excuses pour la répression de ce mouvement non-violent.

Que la cérémonie se termine par le retentissement du bourdon de Notre- Dame et qu’une messe soit donnée pour célébrer l’inauguration, tout indique de manière incontestable le réel caractère religieux de cet évènement. Non seulement Bertrand Delanoë n’a aucun argument valable pour justifier cet acte, mais en plus il ne souffre aucune contestation et fait taire touTEs les citoyenNEs qui contrairement à lui n’ont pas oublié les 25 millions de mortEs du sida, les positions criminelles de ce pape sur le préservatif et son homophobie.

Tant que la plaque posée aujourd’hui portera le nom de Jean-Paul II, nous la rebaptiserons : Place des morts du sida.

Que la hiérarchie catholique s’obstine à condamner l’usage du préservatif, que ses mensonges et ses dogmes précipitent ses propres adeptes dans la honte, la souffrance et la mort, est une chose. Il en est une autre qu’un élu républicain, sensément progressiste et, qui plus est, lui-même visé par les propos discriminatoires, ne viennent salir sa ville par des plaques à la gloire d’assassins.

 
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21 août 2006 1 21 /08 /août /2006 13:52
La stratégie d'interruption de traitement anti-VIH continue à donner des résultats contrastés, selon des essais présentés à Toronto

Par l'envoyé spécial d'APM Romain LOURY

TORONTO, 17 août 2006 (APM) - Les essais évaluant la stratégie d'interruption de traitement anti-VIH continuent à donner des résultats variables, selon des données présentées à la seizième conférence internationale sur le sida qui se déroule à Toronto (Canada).

La stratégie d'interruption thérapeutique est l'une des voies explorées afin de diminuer chez le patient VIH+ le poids, notamment en termes d'effets secondaires, d'une thérapie à vie, rappelle-t-on.

Malgré plusieurs succès prometteurs, cette recherche demeure marquée par l'échec de la large étude internationale SMART, interrompue en janvier en raison d'un taux de mortalité et de morbidité plus de deux fois plus élevé chez les patients sous traitement alterné (cf dépêche APM RLJAJ002).

Parmi les deux variantes existantes, la première consiste à alterner des périodes fixes avec ou sans traitement, tandis que dans l'autre est effectuée selon le taux de CD4 du patient.

Lors d'une session consacrée au sujet mercredi, Franco Maggiolo des Ospedali Riuniti de Bergame (Italie) a présenté les résultats de l'essai italien BASTA, qui se sont montrés encourageants sur un nombre toutefois restreint de 114 patients.

Ces personnes bien contrôlées, incluses en raison d'un taux de CD4 supérieur à 800 cellules/mm3 et d'une charge virale inférieure à 50 copies/ml, ont été randomisées en deux groupes, l'un à traitement continu, l'autre à traitement alterné.

Le protocole prévoyait que les patients reprennent leur traitement lorsque leur taux de CD4 dépasse les 400 cellules/mm3 et ne l'interrompent que lorsque le seuil de 800 cellules/mm3 était atteint. Ces taux sont plus élevés que ceux généralement retenus dans ce type d'essai, note-t-on.

Or chez les personnes sous thérapie alternée, le temps de traitement a pu être s'épargné 70,46% par rapport au bras témoin, et ce sur une période de quatre ans.

Même si les patients sous traitement alterné avaient plus fréquemment un taux de CD4 inférieur à 400 cellules/mm4 par rapport au bras comparateur, la reprise du traitement se traduisait invariablement par une remontée rapide du taux de CD4 et par une baisse de la charge virale en-dessous des 400 copies/ml.

Répondant aux craintes fréquemment émises vis-à-vis des interruptions thérapeutiques, les chercheurs n'ont pas noté plus de résistances aux antirétroviraux dans le groupe d'interruption, avec un taux de 2,6% contre 5,2% dans le bras témoin, écart jugé non significatif.

Les personnes sous traitement alterné ne se rendaient par ailleurs pas plus à l'hôpital que celles sous traitement continu. Le taux d'hospitalisation avait même plutôt tendance à être inférieur, de 3,9% contre 18,4%, sans que le chercheur ne propose d'hypothèses à ce sujet.

Il a cependant noté que les chances de rester longtemps hors thérapie étaient soumises au nadir de CD4 de ces personnes, avec de meilleurs résultats obtenus avec celles à nadir élevé.

EVITER L'INTERRUPTION DE TRAITEMENT CHEZ LES CO-INFECTES VIH/VHB

"La stratégie d'interruption de traitement n'est pas une option que l'on peut appliquer à tous les patients", a conseillé Franco Maggiolo, qui reconnaît que cette méthode nécessite un suivi permanent du taux de CD4.

Selon lui, il est préférable de la proscrire chez les patients dont le nadir est inférieur à 200 CD4/mm3, ainsi qu'à ceux qui sont co-infectés par le virus de l'hépatite B (VHB) ou ayant déjà connu un évènement classant sida.

Il a en effet précisé que certains patients VHB+ avaient enduré des poussées d'hépatite alors qu'ils étaient hors traitement, tandis que rien de tel n'avait été observé chez ceux co-infectés par le virus de l'hépatite C (VHC).

Cette stratégie guidée par le taux de CD4 a également donné des résultats favorables lors de l'essai français SALTO qui a été présenté lors de la même session par Christophe Piketty, de l'hôpital européen Georges-Pompidou à Paris (AP-HP).

Menée sur 99 patients, cette étude prévoyait un seuil de reprise du traitement plus bas que dans l'essai SALTO, de 300 CD4/mm3. Le traitement devait également être réinitié dès que se produisait un évènement classant sida.

Au final, 77% des patients sont restés sans thérapie durant les deux ans de l'essai, alors que 88% n'ont atteint aucun des deux critères de reprise du traitement.

Les chercheurs ont par ailleurs découvert qu'un bas taux d'ADN viral constituait un bon facteur prédictif de réussite, ainsi que le nadir de CD4 et l'absence d'un évènement classant sida.

ECHEC DE L'ESSAI AFRICAIN DART

L'essai DART, mené en Ouganda et au Zimbabwe selon une stratégie à période fixe, n'a quant à lui pas obtenu de résultats aussi favorables et a dû être interrompu après une durée médiane de 51 semaines de suivi.

Présentée jeudi lors d'une session "late-breaking", cette étude a été conduite sur 813 patients prétraités, dont la moitié prenaient leur traitement durant 12 semaines avant de l'interrompre pour une même période, et ainsi de suite.

Les résultats étaient comparés à ceux des patients mis sous traitement continu.

Or, malgré une plus grande période passée sous traitement (49%) que dans les autres essais présentés à Toronto, les patients sous thérapie alternée présentaient 2,6 fois plus de risques de subir un évènement classant sida ou de décéder que ceux du bras témoin, avec des incidences respectives de 8,3 contre 3,2 cas pour 100 personnes-années.

rl/ld/APM
redaction@apmnews.com

LDJHH001 17/08/2006 08:32 SIDA
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20 août 2006 7 20 /08 /août /2006 23:55
D’après l’OMS, plus d’un million d’habitants d’Afrique subsaharienne ont accès au traitement anti-VIH
Le Directeur du Département VIH/SIDA à l’OMS, le Dr Kevin De Cock, décrit les progrès accomplis et les obstacles à surmonter pour instaurer l’accès universel au traitement du SIDA


16 AOÛT 2006 | TORONTO -- S’adressant à la Seizième Conférence internationale sur le SIDA réunie en séance plénière à Toronto aujourd’hui, le Directeur du Département VIH/SIDA de l’OMS, le Dr Kevin De Cock, a indiqué que, pour la première fois, le nombre de personnes recevant un traitement antirétroviral en Afrique subsaharienne avait dépassé le million, ce qui représente un décuplement de l’accès au traitement dans la Région depuis décembre 2003.

Dans les pays à revenus faible et moyen, un peu plus de 1,6 million de personnes recevaient un traitement antirétroviral fin juin 2006, soit une augmentation de 24 % par rapport au 1,3 million de personnes ayant accès aux médicaments en décembre 2005, et un quadruplement par rapport aux 400 000 personnes traitées dans ces pays en décembre 2003. Quatre-vingt-quinze pour-cent des personnes vivant avec le VIH/SIDA aujourd’hui habitent les pays en développement.

Alors que l’OMS et l’ONUSIDA ont rendu compte de progrès importants dans l’accès au traitement dans plusieurs Régions du monde, le Dr De Cock a souligné qu’il restait encore beaucoup à faire pour atteindre l’objectif fixé par le G8 et approuvé par l’Organisation des Nations Unies, consistant à se rapprocher autant que possible de l’accès universel en ce qui concerne les programmes de prévention du VIH, de traitement, de soins et de soutien d’ici 2010. Dans son intervention d’aujourd’hui, le Dr De Cock a également exposé comment l’OMS entend continuer d’élargir l’accès au traitement du VIH, appelant à de nouvelles mesures pour surmonter des obstacles qui , s’ils persistent, ralentiraient le taux d’extension de l’accès au traitement à l’avenir.

« Les efforts conjugués des donateurs, des pays touchés, des organismes des Nations Unies et des autorités de la santé publique sont en train de déboucher sur une augmentation constante et substantielle de l’accès à un traitement salvateur contre le VIH, » a fait observer le Dr De Cock. « Or, à bien des égards, nous n’en sommes encore qu’au début de notre action. Nous avons atteint à peine un quart des personnes à traiter dans les pays à faible et moyen revenus, et le nombre des personnes à traiter va continuer à augmenter. Nous devons donc être plus rapides dans nos efforts pour surmonter les obstacles à l’accès au traitement. »

Sur les 38,6 millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde, environ 6,8 millions d’habitants de pays à revenus faible et moyen ont besoin immédiatement d’un traitement antirétroviral. Cela veut dire qu’à fin juin 2006, environ 24 % des personnes à traiter dans le monde recevaient un traitement antirétroviral. La couverture varie selon les Régions, allant de 5 % en Afrique du Nord et au Moyen-Orient et 13 % en Europe orientale et en Asie centrale à 75 % en Amérique latine et dans les Caraïbes.

Soixante-trois pour-cent des personnes placées sous antirétroviraux dans les pays à faible et moyen revenus aujourd’hui sont africaines, contre 25 % fin 2003. Bien que l’Afrique subsaharienne compte le plus grand nombre de personnes en traitement, et arrive au deuxième rang pour la couverture thérapeutique, la Région représente encore 70 % des besoins de traitements mondiaux non satisfaits.

Outre les dépenses effectuées par les pays eux-mêmes, l’extension du traitement a été financée grâce au Plan d’urgence du Président des Etats-Unis d’Amérique pour le SIDA, au Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme, à la Banque mondiale, à d’autres donateurs bilatéraux et aux entreprises pharmaceutiques à travers des contributions apportées notamment à l’Initiative pour l’accélération de l’accès. D’une manière générale, les progrès ont été plus importants dans les pays bénéficiant d’une aide particulière au titre de ces initiatives.

Accroître l’équité d’accès

S’agissant des efforts déployés pour assurer un accès équitable au traitement pour les personnes qui en ont besoin, le Dr De Cock a signalé que les données actuelles n’indiquaient aucun biais systématique contre les femmes dans l’accès au traitement, la proportion de femmes recevant des antirétroviraux correspondant pratiquement à la proportion de personnes infectées qu’elles représentent , la dépassant parfois.

Toutefois, d’autres inégalités sont manifestes. Alors que, selon les estimations, 800 000 enfants de moins de 15 ans auraient besoin d’un traitement antirétroviral, on estime qu’ils ne seraient que 60 000 à 100 000 à en bénéficier. Une personne sur sept mourant d’une maladie liée au VIH dans le monde est un enfant de moins de 15 ans, phénomène largement dû à l’échec de l’extension des programmes de prévention de la transmission mère-enfant du VIH et de prévention de l’infection à VIH et les jeunes femmes, a fait observer le Dr De Cock.

Malgré les succès remportés par des pays comme le Brésil, la Thaïlande et le Botswana, environ 6 % seulement des femmes enceintes VIH-positives dans le monde bénéficient actuellement d’une prophylaxie antirétrovirale susceptible de prévenir la transmission du VIH pendant l’accouchement. Par contre, les cas pédiatriques d’infections VIH ont été pratiquement éliminés dans les pays industrialisés.

Les personnes qui ont contracté le VIH par injection de drogue par voie intraveineuse ne bénéficient pas non plus d’un accès équitable au traitement. En Europe orientale et en Asie centrale, les toxicomanes par injection, dont la majorité sont des hommes, représentent plus de 70 % des personnes infectées par le VIH, mais un quart seulement d’entre eux sont en traitement.

Le Dr De Cock a encouragé les délégués à la réunion à évaluer les efforts thérapeutiques en se fondant non seulement sur le nombre de patients traités mais aussi sur la qualité des résultats du traitement. Constatant que la plupart des patients suivis par les programmes de traitement dans les pays en développement viennent consulter à un stade tardif de la maladie, il a souligné que l’amélioration des résultats thérapeutiques exigera à la fois un diagnostic du VIH et un début de traitement plus précoces.

Le Dr De Cock a poursuivi : « Un taux de mortalité trois fois et demi supérieur après un an de traitement chez les personnes infectées par le VIH dans les pays pauvres par rapport aux Européens ou aux Américains du Nord ne doit pas être considéré comme tolérable et nous devons nous engager à changer cet état de chose. Ces priorités ne découlent pas d’un nouveau constat plus radical mais exigent effectivement un engagement accru si l’on veut sauver des vies. »

Vers l’instauration de l’accès universel

Regardant vers l’avenir, le Dr De Cock a défini cinq orientations stratégiques, chacune représentant un domaine critique dans lequel le secteur de la santé doit jouer un rôle directeur si les pays veulent progresser vers l’accès universel, et sur lequel l’OMS axera son assistance technique. Ces orientations sont les suivantes :

  • développer le dépistage du VIH et le conseil ;
  • accroître au maximum les possibilités de prévention en milieu médicalisé ;
  • accroître l’accès au traitement et aux soins ;
  • renforcer les systèmes de santé ; et
  • investir dans l’information stratégique.

Tout en soulignant que prévention, traitement et soins sont indissociablement liés, le Dr De Cock a appelé à mettre davantage l’accent sur les efforts de prévention là où la transmission du VIH est la plus forte. Il a également insisté sur la nécessité de se fonder sur des critères scientifiques lorsqu’il s’agit de déterminer l’efficacité des mesures de prévention.

Passant en revue les enseignements tirés de l’Initiative « trois millions d’ici 2005 », qui avait pour but de développer rapidement l’accès au traitement du VIH, le Dr De Cock a cité la fragilité des systèmes de santé – qu’il s’agisse des ressources humaines, des infrastructures, des moyens de laboratoire, des systèmes d’achat et d’approvisionnement ou de la gestion financière – comme étant le principal obstacle à l’élargissement des services anti-VIH et a appelé à accroître le rang de priorité politique accordé au renforcement des systèmes de santé au niveau mondial. Le Dr De Cock a également cité la mise à disposition d’informations stratégiques fiables, y compris en ce qui concerne l’épidémiologie et la surveillance, le suivi et l’évaluation et la recherche opérationnelle comme essentielle à la surveillance des progrès sur la voie de l’instauration de l’accès universel.

Notant qu’environ 10 % seulement des personnes vivant avec le VIH en Afrique subsaharienne connaissent leur statut par rapport au VIH, le Dr De Cock a ajouté que l’OMS s’employait avec l’ONUSIDA à évaluer comment les pays mettaient en oeuvre le dépistage du VIH et le conseil. Un processus de consultation est en cours afin d’élaborer des lignes directrices opérationnelles pour aider les pays à élargir l’accès aux services de dépistage et de conseil assurés par les dispensateurs de soins de santé, afin d’accroître le recours au traitement et à la prévention, en particulier dans les pays à forte prévalence. Les lignes directrices seront publiées dans le courant de l’année.

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20 août 2006 7 20 /08 /août /2006 20:40
Sida : la pandémie se féminise de plus en plus
Catherine Petitnicolas .
 Publié le 19 août 2006
Actualisé le 19 août 2006 : 09h03
     
De plus en plus nombreuses à être contaminées, les femmes ont fait entendre leur colère contre la violence des hommes et les carences des politiques lors de la conférence mondiale qui s'est achevée hier à Toronto.
 
«PASSONS AUX ACTES.» Vingt-cinq ans après le début de la pandémie de sida qui a déjà contaminé 40 millions de personnes dans le monde et tué 25 millions de malades, il y avait quelque ironie à choisir un tel slogan pour la 16e conférence mondiale sur le sida qui s'est terminée hier à Toronto au Canada. A moins de le considérer comme l'expression de l'engagement des femmes des pays pauvres qui ont réclamé à corps et à cris un changement radical de politique. A l'heure où la pandémie se féminise massivement. Car aujourd'hui à l'échelle mondiale, les femmes contaminées ont malheureusement rattrapé les hommes. Et chez les plus jeunes, les 15-24 ans, elles représentent même les deux tiers des nouveaux cas, voire 60% en Afrique australe.
 
Présentes en masse à la conférence, les femmes en colère ont fait part de leur exigence : avoir enfin la capacité de se défendre contre le virus qui les décime elles et leurs enfants. «Il est temps que les gouvernements donnent du pouvoir aux femmes, car nous sommes la colonne vertébrale des nations !», a martelé la Sud-Africaine Musa Njoko, première séropositive à avoir publiquement reconnu son infection, dans le pays le plus sévèrement frappé par le fléau. «Quand on m'a dit que j'étais malade, on m'a renvoyée chez moi et on m'a dit d'annoncer à mon fils de deux ans et au reste de ma famille, c'est-à-dire à ma mère de 72 ans qui vivait avec moi, que j'allais mourir», raconte-t-elle, vibrante de colère contenue. «Les femmes sont les plus vulnérables», poursuit la militante. Manque d'information et d'éducation, soumission au désir sexuel de l'époux quand ce n'est pas la violence faite aux femmes, voire aux très jeunes filles, fréquence des viols et des agressions dans les camps de réfugiés, stigmatisation et rejet de celles qui sont contaminées et n'ont comme moyen de gagner leur vie que de se prostituer, tout ceci contribue à cette immense vulnérabilité des femmes vis-à-vis du sida dans tous les pays en voie de développement, de l'Afrique du Sud au Cambodge en passant par l'Inde.
 
Mary Wandia, activiste africaine de l'ONG Action Aid International, dit sa colère vis-à-vis des politiques anti-sida qui n'ont pas su intégrer cette réalité. «Pour les femmes africaines, le programme de prévention américain résumé par la formule «ABC» (abstinence, fidélité, préservatif) ne marche pas ! Parce que toute notre vie nous connaissons la violence !»
 
Le Dr Paul Zeitz, directeur de l'ONG américaine Global Aids Alliance, en est bien conscient : «Notre position, c'est zéro tolérance. Ce n'est plus «il faut en parler»... Nous demandons à nos dirigeants de mobiliser les ressources significatives nécessaires pour transformer la rhétorique du passé en une vaste réponse efficace.» Selon lui, il faudrait au moins 2 milliards de dollars pour une campagne ciblée contre les violences faites aux femmes et aux enfants (une étude a soulevé la question de la prostitution enfantine au Kenya).
 
Une autre urgence : la prévention
 
La contamination massive des femmes atteint aussi par ricochet les femmes enceintes et leurs bébés. Le taux de transmission du virus de la mère à l'enfant va jusqu'à 45% dans certains pays pauvres. Un bébé sur deux, né avec le virus, mourra avant son deuxième anniversaire. «Chaque bébé qui naît avec le virus est l'illustration d'une série d'échecs, échec de la prévention auprès des jeunes filles, échec de l'éducation sexuelle pour éviter des grossesses non désirées», reconnaît le directeur du département sida à l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Kevin de Cock. Selon cet organisme, seulement 6% des femmes enceintes séropositives dans le monde bénéficient de la prophylaxie antivirale qui permet de prévenir la transmission du virus au bébé au moment de l'accouchement.
 

Sida : les ravages de l'obscurantisme
L'éditorial d'Yves Thréard .
 Publié le 19 août 2006
Actualisé le 19 août 2006 : 21h55 La seizième conférence annuelle sur le sida, qui s'est achevée hier à Toronto, a apporté la démonstration d'un début de changement de mentalité dans l'aide humanitaire. Aux traditionnelles postures compassionnelles et velléitaires semblent désormais succéder des attitudes cultivant l'obligation de résultat. Nouveau mot d'ordre : il faut en finir avec le mortel virus. Sans doute la présence au Canada de Bill Gates, et de son épouse Melinda, n'y a-t-elle pas été pour rien.
 
Si le milliardaire fondateur de Microsoft vient de donner 500 millions de dollars au Fonds mondial contre le sida, plus que beaucoup de pays riches, ce n'est pas pour le plaisir de figurer sur une liste de généreux donateurs. Son âme de philanthrope ne l'empêche pas de vouloir être certain que son argent soit dépensé conformément à ses voeux. Il a donc présenté ses projets pour l'éradication de la maladie d'ici à vingt-cinq ans. Rien ne dit que l'objectif soit atteint, mais il n'est pas mauvais – même si l'expression peut choquer en la matière – qu'une logique d'entreprise secoue les habitudes.
 
Dans les enceintes internationales, les promesses sont la règle, les réalisations, l'exception. Ainsi, rares sont les États occidentaux qui respectent l'engagement de consacrer 0,7% de leur PIB à l'aide au développement. Pas plus la France que l'Amérique. La Fondation Gates, elle, aura dépensé, l'année dernière, autant d'argent que l'Organisation mondiale de la santé dans la lutte contre les maladies.
 
À Toronto, où les chefs d'État et de gouvernement ont brillé par leur absence, à commencer par le premier ministre canadien, le couple Gates, avec d'autres, a mis l'accent sur une réalité qui en dit long sur l'évolution de notre monde. Sur les 39 millions de personnes contaminées aujourd'hui par le sida, la moitié sont des femmes. Celles des pays pauvres sont particulièrement exposées. Là où, précisément, la liberté de la femme est souvent bafouée, niée, ignorée. Là où les abus sexuels sont rarement réprimandés. Selon les experts, les violences faites aux femmes expliquent beaucoup la progression de la pandémie. Avec toutes ses conséquences : la transmission du virus de la mère à l'enfant lors de la grossesse, à l'accouchement ou par l'allaitement est responsable de deux mille infections par jour en Afrique.
 
C'est dire si la lutte contre le sida n'est pas uniquement une affaire sanitaire. Elle dépasse le cadre médical et souligne le gouffre qui sépare les deux hémisphères dans la marche vers l'égalité des sexes. Rester indifférent à ce décalage, c'est favoriser la misère et l'esclavage. Bref, le sous-développement d'une partie de la population de la planète.
 
Mais faire reculer l'obscurantisme ne peut être du ressort des donateurs fortunés comme Bill Gates ou des organisations non gouvernementales. Ce combat-là est diplomatique, politique. Il ne sera pas gagné sans l'engagement des États dits civilisés à se montrer intraitables avec les tenants de traditions ou comportements d'un autre âge.
Plus globalement, le problème de la prévention au sens le plus large est certainement la nouvelle urgence qui a émergé à Toronto. Car même si le nombre de malades des pays en voie de développement ayant bénéficié d'un traitement efficace a augmenté en moyenne de 450 000 par an entre 2003 et 2005, il y a eu durant la même période 4,6 millions de nouvelles contaminations chaque année. Soit dix fois plus. «Des mesures draconiennes sont nécessaires pour s'assurer qu'il y aura assez de personnel de santé pour non seulement délivrer des médicaments et des soins aux malades, mais aussi pour assurer une politique de prévention offensive d'ici à 2010», a reconnu hier Anders Nordström, directeur général de l'OMS par intérim. Le défi à relever est de taille, quand on sait que les pays pauvres ont besoin de 4 millions de professionnels de santé supplémentaires pour pouvoir faire face à la pandémie. Départ du personnel qualifié vers les pays riches, mais aussi des campagnes vers les villes, forte mortalité due au sida parmi les infirmiers et les médecins dans les pays les plus contaminés concourent à cette pénurie dramatique que l'OMS espère enrayer en préconisant de former les infirmiers à la prescription et au suivi difficile des médicaments antirétroviraux.
 
Au chapitre des bonnes nouvelles, deux pistes semblent intéressantes. La recherche sur les gels ou les crèmes microbicides qui permettraient aux femmes d'être à même de se protéger, surtout lorsque leurs partenaires refusent tout préservatif. Même si cela fait des années que l'on en parle, les premiers essais ayant été lancés au début des années 90 avec des résultats décevants, une cinquantaine d'essais sont à l'étude. Premiers résultats attendus pas avant deux ans. Autre nouvelle, à confirmer néanmoins par d'autres essais cliniques, l'efficacité de la circoncision qui réduirait de 60% la transmission du virus de la femme à l'homme, du moins dans des essais où il était conseillé de ne pas se passer du préservatif. Mais, là aussi, prudence. La circoncision est loin d'être un acte anodin, elle doit se faire dans des conditions d'hygiène draconienne. Pour l'heure, l'OMS et l'Onusida ne la recommandent pas.
 
 
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15 août 2006 2 15 /08 /août /2006 21:34
Sida : mobilisation pour plus d'actions concrètes
Jean-Michel Bader .
 Publié le 15 août 2006
Actualisé le 15 août 2006 : 09h21
    La 16e conférence mondiale réunit pendant une semaine à Toronto 21 000 spécialistes. «Le VIH est toujours une sérieuse menace pour l'humanité, nous devons en faire davantage», lance la coprésidente.
 
La 16e conférence sur le sida s'est ouverte dimanche soir à Toronto avec une affluence record (on attend 21 000 experts). Le leitmotiv de la conférence sera de «passer à l'action». Avec 39 millions d'humains infectés et 25 millions de morts depuis l'apparition de la maladie il y a vingt-cinq ans, il serait temps effectivement de transformer les comptes-rendus de conférences en actions de terrain sous une volonté stratégique claire et unie ! Le mot d'ordre qui prévaut à Toronto : mettre un terme à la maladie d'ici à 2031.
 
Le risque de relâchement est réel alors que, pour la première fois, les statistiques font apparaître une stabilisation du taux mondial de contamination avec même un recul dans une dizaine de pays comme Haïti, le Kenya, le Cambodge. «Nous avons aujourd'hui plus de ressources, plus de connaissance, plus d'engagement politique», a dit la coprésidente de la conférence, le Dr Helen Gayle, avant-hier. «Mais le VIH est toujours une sérieuse menace pour l'humanité, nous devons en faire davantage.»
 
Davantage, c'est ce que venait d'annoncer dans les jours précédant la conférence, la fondation Bill and Melinda Gates, qui a injecté 500 millions de dollars supplémentaires dans ses programmes (lire ci-dessous). L'aide privée pallie désormais de plus en plus les défaillances des Nations unies.
 
Davantage, c'est ce que devraient faire les parents britanniques, par exemple, ainsi que les organismes de santé, pour améliorer chez les adolescents les bonnes pratiques d'usage du préservatif. En effet, Nicole Stone, de l'université de Southampton, a publié dans le British Medical Journal du 9 août une étude montrant que sur 1 400 ados de 14 à 18 ans, un petit nombre d'entre eux avouaient n'avoir enfilé une capote qu'après une première pénétration et avoir eu des rapports répétés après l'avoir ôtée. Un gros tiers d'un échantillon de garçons et de filles applique le préservatif trop tard.
 
La réussite zambienne
 
Même si le bilan de la lutte au niveau mondial est encore largement insuffisant, il est néanmoins beaucoup plus contrasté qu'on le dit. Il y a ainsi des domaines où l'Afrique sub-saharienne, par ailleurs si démunie, fait mieux que les pays occidentaux : les 27 études d'essais de thérapies antirétrovirales dans douze pays africains montrent que l'adhésion aux traitements est de 77% au sud, alors qu'elle n'est que de 55% au nord, dans les études nord-américaines (Journal of the American Medical Association du 9 août). Dans ce registre, à Toronto, Médecins sans frontières a présenté sept programmes pilotes de trithérapies en République démocratique du Congo, en Côte d'Ivoire et au Burundi, mais aussi au Sud Soudan, en Angola, en Sierra Leone et au Liberia. Dans ces zones de conflits, le suivi des soins et des traitements est identique à celui des pays en paix. Et ce malgré la destruction des routes et des hôpitaux.
 
Autre exemple de réussite, la Zambie. La rapide expansion du programme de traitement de Lusaka (18 cliniques ont été ouvertes en avril 2004) a, en effet, obtenu des résultats impressionnants. Sur 25 000 malades traités, la mortalité est tombée à 5% années-patients (le nombre de patients multiplié par le nombre d'années de traitement) : elle est équivalente (4,34) à celle de l'État de l'Alabama. Le secret ? Une volonté politique assurant la gratuité des soins, l'utilisation massive d'infirmières là où manquent les médecins, une informatisation complète des dossiers, le financement renouvelé par le Pepaids américain (15 milliards de dollars sur cinq ans). Donc davantage d'actions concrètes, véritable leitmotiv de cette conférence.
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15 août 2006 2 15 /08 /août /2006 18:50
Le traitement préventif est un concept encore discuté
Arrêt d’une étude sur le tenofovir dans la prévention du VIH au Cambodge: le premier ministre évoque les droits de l’homme
Keith Alcorn, Friday, August 13, 2004
Une étude sur le tenofovir dans la prévention du VIH chez les travailleuses du sexe a été interrompue par le gouvernement cambodgien, suite à des protestations de ces dernières.

L’étude qui devait recruter 960 travailleuses du sexe destinées à recevoir soit une faible dose de ténofovir soit un placebo pendant un an, a été attaquée par des activistes cambodgiens à la XVème conférence internationale sur le sida. Selon ces activistes, le counselling en prévention prévu dans l’étude était limité, dans le but d’augmenter les risques de contamination pour les participantes. Par ailleurs, les soins prévus pour ces dernières après leur participation à l’étude étaient insuffisants.

Le premier ministre cambodgien, Hun Sen, a déclaré le 3 août dernier : "Si un essai est nécessaire, menez-le sur des animaux, non sur des cambodgiens."

Dans une autre déclaration le 11 août, le ministre de la santé du Cambodge, Nuth Sokhom, a expliqué que le premier ministre ne voulait pas que l’étude démarre parce que son gouvernement s’inquiétait de ses retombées sur les droits de l’homme dans son pays.

Aucune des femmes recrutées dans l’étude n’avait encore reçu de tenofovir. L’étude est financée par l’Institut national américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAID), l’Université des Nouvelles Galles du Sud en Australie et la Fondation Bill et Melinda Gates. Gilead Sciences, le fabricant du tenofovir, fournit le produit gratuitement.

Le rejet de l’étude par le gouvernement cambodgien laisse présager de difficultés du même ordre pour les études à large échelle dans le futur.

Act Up-Paris qui a exprimé de vives critiques concernant les études sur la prophylaxie pré-exposition pendant la conférence sur le sida à Bangkok, accuse une étude sur le tenofovir actuellement en cours au Cameroun, au Nigeria et au Ghana, très semblable à celle du Cambodge, d’être non éthique et d’exposer les femmes à des risques accrus de contamination. Act Up-Paris critique particulièrement le niveau de counselling en prévention du VIH de l’étude, en déclarant que pour assurer ce counselling, un seul médecin et cinq conseillers pour 400 participantes est un taux trop bas et inacceptable.

Les spécialistes de l’éthique ont déjà recommandé que les chercheurs dans les essais vaccinaux fassent tout leur possible pour éviter que les participants soient contaminés, grâce à un counselling correct en prévention du VIH, des traitements pour les IST et la mise à disposition de préservatifs.

Le NIAID a répondu que les participantes à l’étude cambodgienne allaient bénéficier de messages de prévention sur l’exposition régulière au VIH et de préservatifs gratuits lors de leurs visites mensuelles dans leurs centres de soins, ainsi que de tests de dépistage gratuits du VIH et de l’hépatite, et de traitements gratuits des IST.

Traitements après étude

L’International AIDS Vaccine Initiative (IAVI) propose que les participants aux études vaccinales bénéficient de traitements anti-VIH pendant cinq ans s’ils sont contaminés au cours de ces études, bien qu’aucun accord international n’ait été obtenu dans ce sens.

L’International AIDS Society (IAS) a récemment signé un accord avec les compagnies pharmaceutiques menant des études cliniques dans des régions à ressources limitées, pour assurer aux participants un minimum de deux ans de traitement, ceci en accord avec les recommandations de l’OMS.

Au Cambodge, il était prévu que les participantes contractant le VIH durant l’étude soient dirigées vers le centre cambodgien du VIH/sida, de la dermatologie et des IST à Phnom Penh. Il ne nous a pas été possible, malgré plusieurs tentatives pendant 48 heures, d’obtenir des informations de la part du NIAID sur les soins prévus pour les femmes contaminées en cours d’étude.

Suivi de surveillance à long terme des effets secondaires

Les activistes cambodgiennes ont également exigé que les chercheurs s’engagent à assurer la surveillance et le traitement des effets secondaires possibles du tenofovir sur le long terme (en fait, des bilans de santé pendant toute leur vie).

S’exprimant sur ces exigences cette semaine, un porte parole du NIAID a souligné que proposer des soins à long terme, en dehors de ceux qui sont déjà disponibles pour le reste de la communauté, "constituerait un objet déraisonnable de motivation de participation à l’étude et pourrait être considéré comme coercitif et non éthique."

Le tenofovir n’a jamais été étudié en tant que monothérapie chez les personnes séronégatives auparavant. Il serait risqué d’extrapoler les résultats connus de son efficacité chez les personnes séropositives, dans la mesure où, chez ces dernières, il est toujours utilisé en association avec d’autres antirétroviraux.

Les seules données de base sur le tenofovir en monothérapie proviennent d’études sur les macaques rhésus, qui ont montré, de manière non encore suffisamment documentée, une réduction de la masse osseuse et du poids corporel chez les singes exposés au médicament dans l’utérus. La réduction de la masse osseuse est également une préoccupation théorique pour les adultes, mais seules des études à long terme pourront ou non la vérifier.

A noter que les femmes enceintes ou allaitant leurs enfants n’auraient pas été autorisées à participer à l’étude cambodgienne.


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